Maladie de Crohn Toulouse
La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin qui se caractérise par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif. Contrairement à d'autres pathologies, elle peut toucher n'importe quelle section du système digestif.
Dans la maladie de Crohn, l’inflammation peut être localisée dans tout le système digestif, de la bouche à l’anus (le plus souvent au niveau de l’intestin) tandis que dans la rectocolite hémorragique, elle est localisée au niveau du rectum et du colon. Ces maladies évoluent par poussées inflammatoires de durée et de fréquence extrêmement variables en fonction des patients, alternant avec des phases de rémission.
Les MICI sont le plus souvent diagnostiquées chez des sujets jeunes âgés de 20 à 30 ans mais peuvent survenir à tout âge ; 15 % des cas concernent des enfants. Leur fréquence varie considérablement d’un pays à l’autre mais les taux les plus importants sont retrouvés dans les pays industrialisés et notamment en Europe du Nord-Ouest et aux Etats-Unis. En France, environ 5 nouveaux cas de maladie de Crohn et autant de rectocolites hémorragiques sont diagnostiqués chaque année pour 100 000 habitants. Il y a actuellement 250 000 patients.
Des facteurs d’environnement sur un terrain génétique
Plusieurs facteurs de risque sont suspectés, notamment génétiques et environnementaux. Les études génétiques de patients atteints de MICI montre qu’il s’agit de maladies polygénétiques impliquant près de 100 gènes. Un gène de prédisposition de la maladie de Crohn a notamment été découvert (NOD2/CARD15) : une ou deux mutations sur ce gène peut multiplier par 40 le risque de développer la maladie.
Mais le fait que cette maladie se développe dans les pays industrialisés fait largement suspecter le rôle de l’environnement et de notre comportement. Les MICI apparaissent peu à peu dans les pays émergents et le suivi de migrants montre que le risque de développer la maladie rejoint celui de la population parmi laquelle ils vivent. Pollution, alimentation ultra transformée, manque d’activité physique, stress... Les dernières données montrent l’impact de notre mode de vie (alimentation, sédentarité) dans la survenue et la prévention de telles pathologies. Seul facteur de risque avéré de la maladie de Crohn est le tabac qui paradoxalement protège de la rectocolite hémorragique.
La maladie de Crohn
Chez les adultes, la localisation de la maladie reste assez stable dans le temps. Cependant, les cycles répétés d'inflammation entraînent une transition de la maladie vers une forme sténosante (rétrécissement du tube digestif) et ou pénétrante (fistule).
Le segment le plus touché du tube digestif est l'iléon terminal (intestin grêle). La maladie est localisée dans plus de 90% des cas soit dans le colon exclusivement, soitl'intestin grêle (iléon le plus souvent) soit une atteinte combinée du colon et de l’intestin grêle.
Des lésions de maladie de Crohn au niveau œsophagien, gastrique et ou duodénale surviennent chez 1 à 4 % des patients. Une maladie périanale est souvent associée à une maladie de Crohn recto-anale concomitante, mais peut survenir comme lésion initiale chez 2 à 5 % des patients nouvellement diagnostiqués.
Les symptômes de la maladie de Crohn
La maladie peut s'exprimer par des signes digestifs mais également par des signes non digestifs (on parle alors de manifestations extra-digestives de la maladie, ce qui est également vrai pour la recto-colite).
Les signes digestifs
La maladie peut toucher tous les segments du tube digestif (de la bouche à l'anus), de ce fait les modes de présentation clinique peuvent être très différents. Néanmoins on distingue principalement 4 symptômes d'appels :
Des douleurs qui peuvent être de siège et d'intensité variable.
La diarrhée, parfois abondantes s'accompagnant d'une mauvaise absorption des aliments, parfois modérée voire alternant avec des épisodes de constipation.
Des signes digestifs spécifiques : présence de sang ou de glaires dans les selles, parfois de fausses envies d'aller à selles.
Un retentissement variable sur le poids (amaigrissement) et l'état général (fatigue excessive notamment, éventuellement de la fièvre).
En fonction de la localisation sur le tube digestif, certains signes peuvent prédominer.
Deux formes particulières de révélation sont cependant à isoler :
La forme pseudo-appendiculaire (comme une appendicite aiguë avec des douleurs, de la fièvre) surtout fréquente chez l'enfant
Les formes dites ano-périnéales lorsque la maladie touche l’anus avec deux types de manifestations initiales :
les fissures qui sont des « coupures » au niveau de l’anus avec des douleurs lors de la selle
les fistules (communications entre tube et peau par exemple et se manifestant par un écoulement) et les abcès (cavité pleine de pus très douloureuse avec de la fièvre).
Les manifestations extra-digestives
Présentent dans environ 20% des cas, elles peuvent toucher différents organes :
Les articulations avec des arthrites (inflammation de l’articulation qui est chaude, gonflée et douloureuse), isolée ou touchant plusieurs articulations (poly-arthrite).
La peau avec des ulcérations ou un érythème noueux (boules sous la peau, bleutées surtout au niveau des jambes)
L’œil avec des conjonctivites ou des uvéites
Le foie
etc….
Ces manifestations sont plus fréquentes en cas d’atteinte du côlon et peuvent parfois être le signe d’appel, le diagnostic étant alors plus difficile.
Évolution de la maladie de Crohn
La maladie de Crohn est une maladie chronique qui évolue le plus souvent par poussée clinique, entrecoupée de phases de "rémission" plus ou moins prolongée. Les poussées sont d’intensité variable. Paradoxalement, la maladie peut continuer à évoluer silencieusement entre ces phases symptomatiques, ce qui rend nécessaire un suivi médical régulier.
Le médecin se servira de scores cliniques, de résultats biologiques, et de résultats morphologiques (coloscopie et examens radiologiques) pour évaluer la maladie. Mais c'est surtout le suivi et la réponse aux différents traitements qui permettra de connaître le profil évolutif de chaque malade.
Les complications de la maladie de Crohn
Des complications peuvent émailler l'évolution de la maladie avec trois formes principales :
Les formes sténosantes avec constitution d’un rétrécissement d’un ou de plusieurs segments du tube digestif.
Les formes perforatives ou fistulisantes pouvant s’accompagner d’abcès.
Les formes inflammatoires.
La plupart des complications peuvent être évitées ou stoppées dans leur évolution par le traitement, d’où la nécessité de suivre correctement la prescription et les conseils du médecin et de se faire suivre régulièrement par celui-ci.
La complication la plus fréquente est la fistule. Elle est due à des phénomènes inflammatoires avec constitution d’un d’abcès qui finit par s’ouvrir dans les organes voisins. Ainsi la fistule* met en communication le segment intestinal malade avec un autre segment digestif, ou avec un organe du voisinage (vessie, organes génitaux chez la femme, ou peau).
La constitution d’une fistule* s’accompagne de douleurs, d’une altération de l’état général et de fièvre.
L’occlusion intestinale sur sténose digestive
Elle est la conséquence du rétrécissement d’un segment digestif ; elle cède le plus souvent à un traitement médical mais peut nécessiter un traitement chirurgical.
La perforation intestinale est rare. Elle constitue une urgence chirurgicale en raison des risques liés à la péritonite aiguë.
Les hémorragies : les lésions intestinales peuvent saigner, mais ces hémorragies sont généralement très discrètes.
Le risque de survenue d’un cancer intestinal est exceptionnel. Sa prévention passe par des contrôles endoscopiques réguliers essentiellement dans les formes touchant l’ensemble du colon après un certain temps d’évolution.
Mais aussi :
L’état inflammatoire et la malabsorption intestinale des aliments peuvent parfois être responsables d’une anémie, de la présence de graisse dans les selles, de carences vitaminiques, et d’une fuite des protéines ; le tout pouvant aboutir à un état de dénutrition avec amaigrissement et œdèmes.
Les thromboses veineuses et artérielles, plus fréquentes lors des poussées et qui peuvent être prévenues par un traitement anticoagulant.
Le risque de calculs de la vésicule biliaire est plus élevé que dans une population normale, de même que celui de calculs rénaux.
Une surcharge en graisse du foie (stéatose) peut exister.
Une diminution de la teneur en calcium des os doit être recherchée (ostéopénie voire ostéoporose) et prévenue.
La surveillance de la maladie
La surveillance est indispensable : elle permet d’adapter le traitement, de juger de l’efficacité de celui-ci, et de contrôler l’absence de complication. Elle est essentiellement clinique et biologique avec le dosage de la calprotectine fécale. L’endoscopie et l’imagerie occupent une place plus limitée mais peuvent être nécessaire dans la surveillance chez certains patients. La pratique d’une coloscopie à intervalles réguliers (avec biopsies) - après un certain temps d’évolution de la colite inflammatoire - a pour seul objectif de dépister d’éventuelles lésions « précancéreuses ».
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Le Centre des Maladies de l’Appareil Digestif (CMAD) de Toulouse est dédié à la prise en charge des affections gastro-intestinales et hépatiques. Forts de notre expertise et de notre engagement envers l'excellence médicale, nous proposons une gamme complète de services diagnostiques et thérapeutiques pour répondre à vos besoins spécifiques.
Notre équipe d’hépato-gastroentérologues expérimentés est à votre disposition pour vous accompagner tout au long de votre parcours de santé, de la prévention au traitement.
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